
1-Vénézula. Jésus, Bolivar, Marx un peu, Bakounine qui sait ?
Populisme et culte de la personnalité ne sont pas de bons angles d’analyse du chavisme ; ils peuvent d’ailleurs, pour les tenants du pouvoir comme pour ses adversaires, constituer un moyen commode d’évacuer les vrais débats. Notamment celui de savoir quelle philosophie politique guide les évènements. Il y a des raisons plus sérieuses que le populisme pour expliquer la « navigation » idéologique hasardeuse des tenants du socialisme du 21e siècle. Quatre raisons principales peuvent être distinguées. La première est économique (le pétrole), les deux autres tiennent au pragmatisme politique (l’hétéroclisme du mouvement, la pression de l’opposition), la dernière relève de la méthode (les réformes structurelles s’adaptent-elles au peuple ou le contraire ?).
Pour comprendre, il faut remonter aux sources de l’idéologie chaviste (bolivarisme, catholicisme, socialisme), à leur partielle traduction constitutionnelle, à leur confrontation aux réalités puisque toute idéologie, même la plus rugueuse, est polie par l’exercice du pouvoir.
Les défenseurs de la ligne actuelle ont leur explication. Les doutes qu’on peut avoir sur l’idée qui conduit l’expérience du socialisme du 21e siècle viendraient d’une méconnaissance de la réalité vénézuélienne et d’une incompréhension du processus révolutionnaire. Chávez le dit à sa manière : ce n’est pas à partir d’un modèle théorique que se construit le socialisme, il se façonne dans une interaction de la théorie et la pratique qui « doivent marcher ensemble » pour opérer « un changement du système de fonctionnement métabolique du capital ».
La pratique on la connaît. La théorie toujours pas.
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2- Venezuela. Le parallélisme ondulatoire de la révolution bolivarienne
Cet article sur l’idéologie du socialisme bolivarien s’inscrit dans à une étude complète sur l’avenir de la révolution au Venezuela, les espérances qu’elle soulève et les possibles dont elle est porteuse.
L’information ne retient de la révolution bolivarienne que les coups d’éclat de son défunt président, ses déclarations intempestives, ses amitiés politiques douteuses. Mais elle ignore tout de la façon dont se met en place un système parallèle au système constitutionnel. L’économie sociale, même encore modestement, concurrence le capitalisme ; la décentralisation communale avec les conseils locaux de planification publique, les conseils communaux, les communes socialistes, certes à l’autonomie contrôlée, oblige les collectivités locales à la concertation ; les conseils de travailleurs, aux missions vagues et sans personnalité juridique, talonnent les syndicats déclarés.
Les institutions bolivariennes qui se construisent à côté des pouvoirs économiques, politiques et sociaux institués sont-elles de nature à conduire à la construction d’un autre futur basé sur le fédéralisme libertaire ? Peut-être si le peuple décide de les subvertir, d’en déposséder l’État bolivarien qui en conserve la maîtrise.
Mais le peuple, les syndicats, le mouvement social en ont-ils la volonté ? Les moyens ?
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