Fin août 2018, des néonazis, des supporteurs de l’AfD [1], de Pegida [2], des identitaires et des populistes manifestent contre les étrangers, dans le centre ville de Chemnitz.
"National et socialiste ", "pas nazi "…
On a entendu certains manifestants scander "wir sind das Volk" ("nous sommes le peuple"), d’autres ne chanter que le premier couplet de l’hymne national allemand (en usage lors du IIIè Reich) "Deutschland über alles, über alles in der Welt…", ("l’Allemagne par dessus tout, au-dessus de tout au monde "). Sur des banderoles, était écrit "Dehors les étrangers !" et quelques-uns portaient des T-shirts avec l’inscription "tuer les antifas".
Interrogés, certains "populistes" réfutent le qualificatif de néonazis et une manifestante précise que si : "Nazi, ça veut dire national socialiste", elle se définit plutôt comme "National et socialiste", et d’ajouter : "qu’est-ce qu’il y a de mal à ça ? Le mot nazi a un drôle d’arrière-goût. Mais si on définit bien les choses, je suis national, car j’aime ma nation. Et je suis socialiste"…
Chemnitz et les travailleurs forcés, 1936 -1945.
Pendant la 2ème guerre mondiale, dans les usines d’armement de Chemnitz, la main d’œuvre "étrangère", dont les travailleurs forcés du STO [3], faisait tourner l’industrie du IIIème Reich "à plein régime" [4]… Pour de grands capitalistes allemands comme Audi, qui exploita plus de 35 000 "esclaves IIIème Reich", l’étranger bon marché était alors nécessaire et donc bienvenu. En revanche, et dans la logique capitalistique, lorsque l’ouvrier-prisonnier (pléonasme) était jugé inapte au travail car pas assez productif, il était transféré au camp voisin de Flossenburg pour y être exécuté… [5]
"Déboulonner" la statue de Karl Marx ?
Symbole de l’ex-Karl-Marx-Stadt [6], la monumentale statue de Marx a de quoi faire pâle figure… Loin de son "les prolétaires n’ont pas de patrie ”, des "anti-migrants" de la ville affirment que "Marx, c’est du passé. Les nations sont de retour ".
Quant à Sahra Wagenknecht, coprésidente du groupe parlementaire "Die Linke", égérie de la gauche radicale, qui se revendique de Rosa Luxembourg, elle surfe sur la vague "populiste" et proclame que "plus de migrants économiques, cela signifie plus de concurrence pour les bas salaires dans le secteur de l’emploi", tout en fustigeant "la bonne conscience de gauche sur la culture de l’accueil "…