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Tourisme hispano-monarchiste et perversion de l’antifascisme



mardi 16 juin 2015,


Frank


Réflexions

Un jardin, situé près de l’Hôtel de Ville de Paris, dédié aux combattants de la NUEVE de la 2èDB (dont la majorité étaient des antifascistes espagnols, en grande partie anarchosyndicalistes), a été inauguré le 3 juin 2015 par une personnalité espagnole désignée par son gouvernement, monsieur Felipe Borbón, alias Felipe VI, monarque de profession.

C’est un nouvel épisode de mensonge "pour la bonne cause" : la lutte contre le totalitarisme, l’éloge de la démocratie cloacale d’aujourd’hui, voire de la paix et du progrès. Depuis la fin du XVIII siècle c’est grosso modo le même discours, avec des apogées de bassesses, d’ignominies. Les assassins des communards en 1871, les vainqueurs des deux guerres mondiales du XX siècle, les criminels s’acharnant sur des prolétaires défenseurs de leur liberté en URSS, à Berlin Est, en Hongrie, etc. Parmi tant de sadiques, qui sont les plus nauséabonds ?

- Monsieur Felipe Borbón, de part son acte petit, mesquin avec ses complices français et espagnols qui ont permis sa présence, déverse directement une boue de Mémoire historique frelatée.

- Monsieur Felipe Borbón est venu mêler le fascisme catholique espagnol (issu des classes exploiteuses les plus abjectes, formées, renforcées et aidées militairement par des troupes hitlériennes, mussoliniennes et marocaines) pour renverser un régime démocratique bourgeois sorti vainqueur des urnes et pour anéantir les fils du peuple prolétarien espagnol, les plus capables de gérer une autre société, socialiste et libertaire.

- Monsieur Felipe Borbón assène une nouvelle mort aux combattants de la NUEVE en ignorant leur idéal antifasciste et en les malaxant dans une masse manipulable appelée les Espagnols, sans classes sociales, sans sexes, sans spécificités.

- Monsieur Felipe Borbón saute insolemment quarante années de lutte antifranquiste à laquelle bon nombre de combattants de la NUEVE ont participé :

"La vérité est que je n’ai jamais pensé que je luttais pour libérer la France, mais que je luttais pour la liberté. Pour nous, cette lutte signifiait la continuation de la guerre civile" (Luis Royo).

- Monsieur Felipe Borbón bâtit l’Histoire récente de son pays sur des bases fictives et
mensongères.

La défense de la mémoire des antifascistes espagnols, forcément internationalistes, est dans leurs combats en France, en Afrique du Nord (aujourd’hui la Lybie, la Tunisie, l’Algérie, le Maroc), en Italie, en Angleterre, en URSS (sur les fronts et au Goulag), etc.

Visiblement, monsieur Felipe Borbón n’est qu’un petit chainon des fers que des forces obscurantistes actuelles désirent nous imposer dans nos chairs et nos esprits.
C’est en éclairant, en montrant le lien entre le passé fasciste et ses traces dans le présent que nous honorerons à chaque pas l’idéal des camarades de la NUEVE.

Frank Mintz, 10.06.15
www.fondation-besnard.org