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Éditions Noir & Rouge. Tant qu’il y aura des livres !



mardi 4 décembre 2012,


Correspondant


Culture Solidarité

Noir et rouge, deux couleurs associées en guise d’indication, non comme un drapeau ou une marque déposée et historique, mais plutôt comme un repère qui serait une base d’où nous voudrions voir naître et jaillir des étincelles, enflammant les coeurs et les esprits !
Car malgré Internet, le livre reste pour nous, encore et toujours, une source essentielle de circulation et de diffusion des idées. Qu’il soit neuf, d’occasion, prêté ou acheté, le livre accompagne nos interrogations et nos réflexions critiques. Il a donc encore un avenir !

Paradoxalement, c’est en pleine crise de l’édition et du livre que les éditions libertaires en général se portent bien : foisonnantes et diverses, elles sont souvent de qualité. Mais cette abondance n’est peut-être qu’un trompe-l’oeil dans la mesure où les tirages des livres restent souvent faibles, voire confidentiels. Néanmoins, pour celles et ceux qui ont connu les vaches maigres du passé, c’est un plaisir de voir nos tables de presse aussi approvisionnées.
Comme on peut le constater, cette profusion permet à chacun de trouver son bonheur et, de fait, dans cette offre multiple, chaque singularité est complémentaire. On peut donc raisonnablement penser que notre nouvelle maison d’édition ne sera pas superflue et prendra tranquillement sa place, à son rythme.
Si nous n’avons aucune intention de nous spécialiser, en revanche nous mettrons en avant la dimension internationale du mouvement libertaire. Nous accorderons donc une grande place à la traduction, à la fois pour combler le retard pris sur le passé et être proches de l’actualité.
Nous profitons de cette déclaration pour renouveler notre appel à tous ceux ou celles qui voudraient nous aider dans la traduction de textes en allemand, en anglais, en italien ou encore en espagnol, car il existe de nombreux livres qui mériteraient d’être disponibles en français ! Citons par exemple les Mémoires de Rudolf Rocker, mais il y en a tellement d’autres !

Notre maison d’édition : anarchiste, sans aucun doute, mais ouverte à toute la pensée critique et subversive, donc pas forcément libertaire stricto sensu. Car tout ce qui peut aiguiser notre pensée nous intéresse. Notre soif de comprendre, d’analyser et de déchiffrer est sans fin !
Revisiter le passé ou observer le présent avec acuité participent de la même démarche antidogmatique.
La pensée et l’action se conjuguent ensemble comme une praxis pour ne pas réciter, même si la lecture de Bakounine ou d’autres peut toujours nous enthousiasmer pour partir à l’abordage du vieux monde… et pas seulement en songe.

À l’aube de catastrophes écologiques majeures, il faut agir vite, presque en urgence, mais avec la lucidité d’une pensée dont le feu et le fer sont entretenus par les livres : voilà notre programme et notre pari !
Le chantier éditorial que nous ouvrons peut apparaître ambitieux, mais, à vrai dire, il sera à la mesure de nos capacités, pour le moment fort modestes. Pour autant, nos expériences acquises à travers plusieurs initiatives – notamment avec les éditions CNT, nous permettent de démarrer cette nouvelle aventure avec enthousiasme et la volonté de faire aboutir notre projet.

Nous ferons de notre mieux pour satisfaire les militants non patriotes de leur organisation, les curieux, les autodidactes, les chercheurs sans titre, les conseillistes libertaires, les travailleurspaysans, les incroyants de tout poil, les sans-papiers et sans-patrie, les Indiens métropolitains et des plaines, les louves libertaires, les prisonniers, les handicapés méchants, les insoumis totaux, les bêcheurs des jardins ouvriers, les pieds nickelés sans décoration, les rescapés du FHAR, les amis des animaux, des fleurs et des arbres sauvages, les intellos à la Simone Weil, les bibliothécaires des banlieues, les libraires des quartiers difficiles, les archivistes fous et les dingues du vieux papier, les marins mutins, ceux d’en bas, les lecteurs d’Istrati et de Couté, nos amis illustrateurs qui ne dessinent pas comme Plantu l’insipide, ceux et celles des années 70 qui sont encore et toujours là, descendent dans la rue, ne votent pas socialiste ni encore moins Mélenchon, les communards, les filles-mères en colère, ceux qui prennent du temps pour lire, qui fréquentent les librairies, les fugueurs, les travailleurs de la nuit, les dissidents, les entarteuses de Dany, celui-là même qui, en 68 à Carrare, conspuait nos vieux camarades cubains, lui qui ne risque pas de lire nos livres, les irréguliers de la plume, les apprentis pâtissiers de préférence, les auditeurs de Radio libertaire, les amateurs de Ferré, les traducteurs de la parole errante, les activistes de l’action directe nonviolente, les écrivains publics et du peuple, les anonymus espérantistes, les partisans du rire à l’égard du sacré, les Facteurs Cheval brûleurs de châteaux, les ouvriers proudhoniens, les Katangais lettrés, les punks sel et poivre et joueurs de go, les correcteurs, jeunes retraités ou pas, les poètes de 17 ans et plus, les amis de la Grande Révolution, les exagérés, les Bretons sans famille du Limousin, les en-dehors, les végétaliens tolérants, les peintres muraux du matin, les ados qui lisent à la lumière d’une lampe de poche, les chanteurs wobblies, les activistes de l’entraide, les internationalistes, les passeurs de mille-feuilles, les anciens lecteurs de Pilote, les libellistes de brûlots éphémères, les dadaïstes de l’orthographe automatique, les promeneurs solitaires ou accompagnés, les derniers non possesseurs d’une télé, les musiciens du rêve, les cosaques de la liberté, les artistes en tout genre mais de l’art brut en particulier, les sorcières en démolition, les acteurs de l’an 01, les imprimeurs partisans du salaire unique en attendant l’abolition du salariat, les apartidaires opiniâtres, les étrangers, les retraités à qui le travail ne manque pas, les Anarres à la recherche du pays de cocagne, les alchimistes de l’amour fou, les postiers affranchis, les sans-dieu des paradis terrestres, les blasphémateurs célestes de la terre ferme, les hérétiques des cités populaires, les soeurs de la côte d’Amor, les observateurs lucides à la Camillo Bernéri, les compagnons de la chevauchée anonyme, les émeutiers immenses provocateurs sans solde, les buveurs du champagne de l’âge d’or et nous en oublions…

Pour tous, futurs lectrices et lecteurs, nous organiserons régulièrement des débats autour de nos livres, qui seront autant de moments privilégiés pour nous rencontrer et écouter les critiques ou les suggestions qui nous seront adressées !


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