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CNT-Solidarité Ouvrière : adresse aux militants et aux sympathisants de la CNT



mardi 20 novembre 2012,


Contribution


Solidarité

Texte envoyé par la CNT-Solidarité Ouvrière à propos de sa création.

Source : www.cnt-so.org


La CNT est née en 1946 pour lutter contre la mainmise des staliniens sur le mouvement ouvrier.
Se revendiquant de l’anarchosyndicalisme et du syndicalisme révolutionnaire, elle entendait lutter pour l’abolition du capitalisme et pour le communisme libertaire. Elle se donnait et se donne toujours pour objet de rassembler et d’organiser la majorité du prolétariat, seul moyen de peser sur le cours de la lutte des classes et de parvenir au but historique qu’elle s’était fixé.
La réalité, hélas, devait rapidement avoir raison de l’espoir un peu fou que sa naissance avait suscité. Très rapidement, des pratiques groupusculaires, des haines personnelles et une vision étroitement idéologique devaient réduire la CNT à presque rien. Dès les années cinquante, elle disparaît complètement du paysage politique et syndical.
Mais l’espoir et le désir ont la vie dure et grâce à l’acharnement d’une poignée de camarades, la CNT, maintenue en vie vaille que vaille, après un frémissement en 1968, renaît de ses cendres au début des années quatre-vingt-dix. Une nouvelle génération rejoint les anciens et la CNT fait une nouvelle entrée, tonitruante, sur la scène de la lutte des classes.
Patrons, bureaucrates syndicaux et politiciens professionnels voient avec inquiétude cette organisation quitter les différents ghettos pour constituer une menace crédible. Et si la CNT, contre toute attente, devenait réellement une organisation de masse, capable, sinon de renverser, du moins dans un premier temps de menacer l’ordre établi ?
Heureusement pour eux, leurs craintes seront de courte durée. Les mêmes travers qui après 1946 avaient réduit la CNT à l’état de secte insignifiante allaient produire les mêmes effets : pratiques groupusculaires, haines personnelles et vision étroitement idéologique n’ont pas tardé à faire s’écrouler le rêve des années quatre-vingt-dix.

Alors que la CNT n’aurait jamais dû cesser d’être ce pourquoi nous l’avons, tous et toutes, rejointe à savoir une alternative anti-autoritaire et révolutionnaire à construire, force est de constater que ce projet est largement souillé aujourd’hui.
Intimidations, manipulations diverses, mises en accusations systématiques à l’égard de syndicats (dont le Nettoyage RP), mensonges infiniment répétés, délires bureaucratiques (courses aux mandats) et dérives claniques d’un groupe de militant-es avides de pouvoir, violences physiques et verbales de ce même groupe et de surcroît sur la place publique, suspensions de syndicats, départs successifs et nombreux de militant-es de valeur ou de syndicats entiers, telle est la réalité depuis quelques années d’une CNT qui marche sur la tête.
Ce quotidien décourage nombre de camarades, les dégoûte. Pis, ce climat délétère sclérose toute l’activité externe de notre organisation, entame son dynamisme ainsi que sa créativité. La CNT n’est plus qu’une secte moribonde.
Face à ce constat désespérant, un certain nombre de syndicats, de structures et de militants de la CNT ont décidé de réagir.

Nous ne renonçons pas à ce qui a fondé notre engagement dans le mouvement révolutionnaire, nous entendons retrouver le plaisir de lutter ensemble, le sens de la fraternité et en même temps la volonté d’être efficaces, de peser sur le cours de la lutte des classes et de constituer une véritable menace contre le capital et la classe dominante.
Fidèles aux principes qui ont présidé à la création de la CNT, nous poursuivons l’œuvre de l’anarchosyndicalisme et du syndicalisme révolutionnaire en refondant notre organisation sous le nom de CNT-Solidarité Ouvrière.

Pour nous, la CNT ne saurait être homogène et centralisée. Nous entendons retrouver la nécessaire ouverture, le sens de l’expérimentation et la capacité à innover, à rester en prise avec les réalités de notre époque.

Nous appelons tous les syndicats et les militants décidés à rompre avec les pratiques sectaires à nous rejoindre et à retrouver le chemin de l’unité des anarchosyndicalistes et des syndicalistes révolutionnaires, aujourd’hui dispersés dans différentes organisations politiques et syndicales.

Le Bureau confédéral provisoire
 

Lundi 12 Novembre 2012