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Anti-G8. Rencontre avec Davide Rossi, du SISA



lundi 23 mai 2011,


AutreFutur







A l’occasion des manifestations qui se sont déroulées au Havre les 21 et 22 mai 2011 contre le G8 de Deauville, Autre Futur a rencontré Davide Rossi, secrétaire général du SISA le Sindacato Indipendente Scuola e Ambiente (Syndicat indépendant Ecole Ecologie, Italie.)

Interview :

Question : Peux-tu nous présenter ton syndicat ?
Réponse : Le SISA est né le 4 octobre 2007 à l’initiative d’un petit groupe d’étudiants et d’enseignants décidés à se battre en faveur de l’éducation et de la culture. Mais surtout, nous voulions le faire ensemble, parce que les autres syndicats séparent encore les enseignants des étudiants dans des organisations différentes. Nous nous réclamons de la pensée et de l’action de don Lorenzo Milani, un pédagogue italien du siècle dernier (le XXè !)

Q : D’où viennent les fondateurs du SISA ?
R : Quelques uns viennent de l’UNICOBAS ou d’autres syndicats, mais la plupart n’avaient aucune expérience syndicale.

Q : Quelles revendications particulières défendez-vous ?
R  : Nous réclamons le droit à la fantaisie dans l’enseignement et dans l’apprentissage, dans la lignée de Gianni Rodari (écrivain et pédagogue italien mort en 1980, ndr.)
Pour nous, l’école doit évoluer entre deux limites : la liberté d’enseignement des enseignants et la liberté d’apprentissage des étudiants.
Nous sommes également engagés en faveur du respect des minorités linguistiques et culturelles qui vivent en Italie (Slovènes, Albanais, etc.) Vous remarquerez par exemple que l’intitulé de notre syndicat figure également en slovène.

Q : Quelles actions concrètes avez-vous menées depuis votre création ? Quelle force réelle représentez-vous ?
R  : Nous ne comptons pour l’instant que 1000 à 1200 adhérents, mais nous sommes très actifs. Par exemple, le SISA a pris l’initiative, dernièrement, d’appeler à une grève conjointe des étudiants et des enseignants. Cet appel a été ensuite relayé par différentes organisations étudiantes et par l’USI, la centrale anarchosyndicaliste : résultat, 200.000 personnes se sont retrouvées dans la rue le 17 novembre 2010.
Nous avons pour principe de refuser tout sectarisme et nous appelons à la grève ou aux manifestations chaque fois que les autres organisations lancent de tels mots d’ordre.

Q : Votre action au niveau international ?
R  : C’est pour nous un aspect essentiel, car la richesse vient essentiellement de l’exploitation des pays sous-développés économiquement. Nous entretenons des relations suivies avec le Venezuela, la Palestine et la République démocratique du Congo. Nous sommes par exemple jumelés avec le RAS, le Renouveau de l’Action Syndicale dans ce pays.
En Europe, nous sommes en relation avec la CNT française, le SISA en Suisse, un syndicat indépendant regroupant étudiants et apprentis mais aussi avec de nombreux petits groupes en Allemagne, en Pologne et en Russie.

Q : Et l’écologie ?
R  : Le nom de notre organisation syndicale y fait expressément référence. C’est pour nous une donnée essentielle, impérative.

Q : Quelques mots en guise de conclusion ?
R  : Le patronat est bien organisé : nous aussi nous devons l’être.

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